Paris Region Fellowship Programme : 28 nouveaux postdoctorants recrutés

Helena Shomar est docteur en ingénierie biologique et cherche à découvrir de nouveaux antiviraux

Entre 2021 et 2025, la Région Île-de-France bénéficie du soutien de l’Union européenne afin de recruter 52 chercheuses et chercheurs résidant à l’étranger. Les postdoctorants sélectionnés ont accès à la fois à un réseau d’entreprises et à un large panel de laboratoires liés aux treize domaines d’intérêt majeurs labellisés par le conseil régional d’Île-de-France.

28 nouveaux talents rattachés aux domaines d’intérêt majeur de la Région Île-de-France

Après les vingt-six premiers lauréats de 2021, vingt-huit nouveaux talents viennent alimenter les travaux des treize domaines d’intérêt majeur de la Région Île-de-France. Parmi eux, 14 hommes et 14 femmes, dont les sujets d’études portent majoritairement sur des sujets physiques, chimiques ou mathématiques. Les autres sujets peuvent être relatifs aux sciences du vivant (pour un tiers), ou encore aux sciences humaines.

Que deviennent les 26 premiers candidats sélectionnés ?

 

Helena Shomar, sur la piste de nouveaux antiviraux

Parmi les chercheurs et chercheuses du Paris Region Fellowship Programme sélectionnés en 2021, Helena Shomar est docteur en ingénierie biologique. En 2019, elle soutient une thèse à la Delft University of Technology, aux Pays-Bas, sur la biologie de synthèse et l’ingénierie des voies métaboliques. Elle cherche en particulier à observer le vivant pour comprendre comment il peut produire des molécules chimiques utiles pour lui et pour son rôle dans son écosystème. A partir de ces recherches, elle cherche à découvrir des antiviraux naturellement produits par des bactéries présentes dans l'environnement, qui pourraient avoir des impacts contre des virus humains. Ses travaux ont des finalités à la fois pour la recherche fondamentale et pour l’innovation, notamment médicamenteuse.

Après avoir dirigé des projets de R&D au sein d'une entreprise privée, elle décide de reprendre un parcours académique postdoctorale dans un laboratoire de l’INSERM. « Le Paris Region Fellowship Programme m’apporte la chance de pouvoir conduire ma propre recherche, de pouvoir avoir une liberté intellectuelle que je ne connaissais pas jusqu’ici », explique-t-elle.

Avec sa superviseure Aude Bernheim, elle développe des interfaces entre recherche publique et privée pour explorer les éventuelles applications industrielles et faire la preuve d’un concept innovant, d’une plateforme pour découvrir de nouveaux antiviraux. Elle envisage déjà la suite de son expérience postdoctorale à l’INSERM, avec l’idée de fonder sa propre entreprise.

 

Expérience d'imagerie de photoluminescence sur des œuvres de Robert Delaunay, au Centre Pompidou, permettant de découvrir des informations nouvelles sur les méthodes de production, les techniques picturales, et l'évolution des couches de peinture dans le temps.

Victor Gonzalez, à la recherche des techniques picturales de Sonia et Robert Delaunay

Victor Gonzalez quant à lui est chercheur en chimie du patrimoine. Après une thèse en chimie portant sur l’analyse de pigments carbonates de plomb, soutenue en 2016 à Sorbonne Université, il travaille aux Pays-Bas, à l’université TU Delft, puis au Rijksmuseum d’Amsterdam, où il étudie les matériaux inorganiques utilisés par Rembrandt. Son approche analytique, principalement fondée sur l’utilisation des rayons X via rayonnement synchrotron, le pousse à s’intéresser à l’origine de la matière picturale et à son évolution dans le temps, en considérant les couches de peintures comme des systèmes chimiques dynamiques.

Après près de cinq ans passés à l’étranger, il candidate au Paris Region Fellowship Programme avec le souhait de poursuivre sa carrière scientifique en France.

Désormais rattaché au Laboratoire de Photophysique et Photochimie Supramoléculaires et Macromoléculaires (PPSM) de l’Ecole Normale Supérieure Paris Saclay, au sein du groupe Matériaux anciens dirigé par Loïc Bertrand, il se penche, en partenariat avec le centre Pompidou sur les œuvres de Sonia et Robert Delaunay. L’enjeu est scientifique, historique, culturel et économique, dans la mesure où l’avancée de ces travaux peuvent avoir des retombées importantes pour la compréhension et la conservation des œuvres peintes. Ces artistes majeurs du 20ème siècle, combinant matériaux artistiques traditionnels et modernes, et qui de surcroît théorisent leur art notamment l’utilisation des couleurs, apportent à Victor Gonzalez un nouvel objet d’étude, qu’il souhaite désormais démocratiser via des actions de médiation scientifique.