Erasmus+ est le programme européen par excellence pour l'éducation, la formation, la jeunesse et le sport. C’est à ce titre qu’il peut soutenir des projets de mobilité pour les élèves et les enseignants, de l'école maternelle jusqu'à l’enseignement supérieur.
Deux types de projets de mobilité peuvent prétendre à bénéficier du programme Erasmus+ : des projets de mobilité ponctuelle ou des projets de mobilités s’inscrivant dans le cadre d’accréditations pluriannuelles, une expérience que vit actuellement le collège Lucie Faure à Paris.
Les projets de mobilité ponctuelle, pour les novices du programme Erasmus+
Ces projets de mobilité ponctuelle permettent d’organiser facilement des mobilités, et de solliciter un financement pour 30 participants maximum, avec un budget limité. Les candidatures ont généralement lieu au mois de février chaque année.
Tout établissement scolaire, public ou privé sous contrat, d’enseignement général ou technique, de l’école primaire à l’enseignement supérieur, mais aussi toute autre structure active pour l'éducation (collectivité, académie…) peut candidater à titre individuel. Néanmoins, un même établissement ne peut pas prétendre à plus de 3 subventions au cours de cinq appels à propositions consécutifs entre 2021 et 2027.
Un projet de mobilité ponctuelle, destiné aux élèves de l’enseignement scolaire, peut comprendre des mobilités individuelles d'élèves, de courte ou longue durée, pour étudier dans une école partenaire ou effectuer un stage en Europe. Il peut aussi concerner des groupes d'élèves pour leur permettre d’apprendre en classe avec leurs pairs d’un autre pays européen, pour une durée allant de 2 à 30 jours.
Le personnel des établissements, tant les enseignants que le personnel administratif, peut aussi en bénéficier via des périodes d’observation des pratiques d'éducation, des missions d’enseignement, des cours ou formations, l’accueil d’experts européens pour dispenser une formation dans un établissement, ou encore l’accueil d’un enseignant ou éducateur en formation pour réaliser un stage au sein d’un établissement.
Les accréditations d'établissements pour encourager les mobilités : le cas du collège Lucie Faure à Paris
Les accréditations Erasmus+ permettent à des établissements, seuls ou en consortium, de l'école maternelle jusqu’au lycée, de projeter plusieurs mobilités sur plusieurs années, avec des budgets plus conséquents, pour les élèves et les enseignants. Un appel à candidatures est organisé chaque année, à l’automne.
C. Xavier, professeur d’anglais et enseignante référente des projets européens et internationaux dans l’académie de Paris, vit actuellement cette expérience avec ses collègues du collège Lucie Faure, situé dans le 20e arrondissement de Paris.
Après plusieurs expériences de voyages scolaires financés en partie par les Délégations académiques aux relations européennes et internationales et à la coopération (DAREIC) et par les parents des élèves, le collège s’est lancé dans un projet d’accréditation Erasmus+, en cohérence avec le projet d'établissement.
Cette accréditation a été obtenue en 2023 après un long travail de réflexion collective mené l’année précédente et une formation collective à la plateforme eTwinning. Elle permet désormais au collège d’organiser plusieurs mobilités d'élèves ou d’enseignants chaque année, et ce jusqu’en 2027. “La préparation du dossier demande du temps et une vision à long terme de ce qu’on souhaite faire dans l'établissement et proposer à nos élèves” insiste Madame Xavier.
“Notre accréditation nous oblige à faire partir au moins 25 élèves par an ainsi que des enseignants, et nous permet de recevoir des collègues et élèves d’autres établissements d’Europe. Nous avons une enveloppe annuelle et renouvelons chaque année notre demande de financement. Cela constitue une opportunité mais représente aussi une charge de travail, car nous nous engageons à préparer les élèves au départ, organiser des Erasmus Days chaque année et organisons des activités sur l’Europe à destination des élèves”, explique-t-elle.
“Nous avons actuellement un projet sur l’environnement, Heal the world, avec des classes de 5e situées en Allemagne, Espagne, Slovénie et Italie. Quatre collègues sont partis préparer un voyage qui se déroulera en janvier 2024 en Slovénie. Le projet touche plusieurs disciplines : les sciences de la vie et de la terre, les arts plastiques, l’histoire-géographie, le sport et l’anglais, car c’est la langue commune des classes participantes. En préparant cette mobilité, nous menons des actions en cohérence avec le projet, dans l'établissement et dans nos cours, par exemple en menant des défis sur la protection de l’environnement dans le collège (plantations, collecte de bouchons en plastique…) et des échanges sur les sites vulnérables dans chacun des pays partenaires.
Cette accréditation et ce premier projet de mobilité suscitent des envies, des idées. », conclut-elle.