A Saint-Denis, un dispositif d’accueil pour les jeunes décrocheurs
Région Île-de-France
Mardi 18 mai 2021
Identifier les décrocheurs grâce à un partenariat éducatif
En collaboration avec 4 collèges de Saint-Denis, Agathe Bidaud accueille jusqu'à 5 élèves par semaine, et ce durant trois jours. Il peut s'agir de jeunes exclus pour des raisons diverses : absences répétées, violences dans l'enceinte de l'établissement, conflits inter-quartiers, perturbations, etc.
L'admission au sein du dispositif s'articule autour d'un suivi scolaire et d'un suivi éducatif en lien avec le collège. Plusieurs rendez-vous sont organisés avec le jeune, sa famille et la direction de son collège, dont un deux mois après sa sortie du dispositif. L'objectif est de constater les évolutions du jeune et éventuellement d'envisager d'autres pistes d'accompagnement.
Ecouter les jeunes collégiens après leur exclusion
Pour Agathe Bidaud, "en 3 jours d'accueil, des graines sont semées" pour améliorer le comportement des jeunes qui sont invités à réfléchir et à prendre du recul sur les actes qui ont mené à leur exclusion temporaire du collège.
Le contenu du dispositif est modulable, en fonction des jeunes accueillis, mais il inclut toujours une journée sur la gestion des émotions, par la discussion, le sport ou le dessin.
Rapprocher les jeunes de la culture et de leur environnement
"Le dispositif invite les jeunes à découvrir d'autres horizons, pourtant parfois très proches d'eux" poursuit Agathe Bidaud. "Nous les emmenons à la Basilique de Saint-Denis, au Musée d'art et d'histoire ou encore à l'unité archéologique de Saint-Denis, en plein centre-ville. Même si Paris n'est qu'à quelques kilomètres de chez eux, certains n'y vont jamais et découvrent ainsi différents lieux tels que la Gaîté lyrique, la Fondation GoodPlanet, etc.".
Il existe enfin un partenariat avec des acteurs institutionnels ou associatifs. C'est ainsi que des échanges sont régulièrement organisés avec la Maison de justice et du droit ainsi qu'avec la police municipale, dans l'objectif de libérer la parole des jeunes sur la question de l'injustice, ou encore de parler des responsabilités, des droits et des devoirs.
L'apport du Fonds social européen
Le programme figurait dans le projet de la candidature de Plaine Commune au dispositif ITI. Le Fonds social européen y est mobilisé depuis 2016, et le programme a pu en bénéficier par deux fois, à hauteur de 88 847 euros. Il permet de payer l'intervention d'Agathe et a permis de pérenniser le projet. Elle indique d'ailleurs que "le FSE va désormais permettre d'avoir un deuxième agent pour déployer le dispositif.".